Notre histoire

Depuis le 11ième siècle, les moines de l’abbaye de Mores cultivent les vignes et élaborent le vin à Celles sur Ource pour la célébration de la messe et l’hospitalité des voyageurs.

Au fil des siècles, le vignoble se développe. Sur les versants abrupts, nos ancêtres armés de leur pic et par un labeur tenace ont « bataillé » contre les friches, les broussailles, la caillasse et les pierres, un sol aride ou seule la vigne peut être cultivée.

Les vignes subissent deux épisodes historiques très difficiles et dévastateurs.

1888

Dans les années 1888, les vignerons doivent affronter durement le phylloxéra qui ravage la moitié des vignes. Dans notre commune, certains vignerons font des recherches sur des porte-greffes résistants.

En ces temps de disette, il est difficile de nourrir sa famille, il faut lutter contre les gelées, le mildiou, les insectes, les orages, la grêle, la pourriture, etc…

1911

En 1911, les vignerons Aubois se révoltent et revendiquent haut et fort leur appartenance à la délimitation champagne. Brandissant leur « psou », femmes et hommes se rassemblent et marchent côte à côte, « s’il le faut, le fousseux deviendra lance » ! La révolte est rude et longue mais, la victoire est au bout du chemin ! Le 22 juillet 1927, l’Aube rentre dans la délimitation Champagne.

Scène de vendange en 1913

 « Deux tiers de la récolte perdus »

Octavie et Jean Baptiste mes arrière-grand-parents étaient du combat… 

Nous les retrouvons sur la photo auprès de Fernande ma grand-mère âgée de 13 ans.

Sont présents, ses parents, ses frères, dont Lucien qui n’est pas revenu de la guerre 1914-1918.

Dans les années 1920-1930, Fernande se marie à Maurice Patour mon grand-père. Ils créent leur propre marque. Les temps sont durs, la récolte est aléatoire, tributaire des intempéries, du gel, de la grêle, la pluie, la sècheresse, les maladies… Il faut besogner pour obtenir des raisins.

Extrait d’une carte que mon père a écrite à ses copains lors d’une « perme » en juillet, à la fin des années 1950.

« Pour le moment je suis en plein boulot. Je crois que je vais y laisser ma peau dans les vignes. Premièrement, il n’y a pas de récolte, tout a disparu par le sale temps qu’il a fait le mois dernier. »

La culture des vignes est toujours difficile et aléatoire. Heureusement, l’arrivée de la mécanisation, du tracteur apporte une aide bien précieuse pour améliorer les conditions de travail du vigneron.

Au début des années 1960, mes parents créent à leur tour le Champagne Michel Patour.

En dehors des heures d’école, je passe mes jeunes années à aider mes parents dans les vignes.
Le savoir-faire et les traditions sont transmis naturellement de père en fils…

Au cours des années, j’ai repris l’exploitation de mes parents qui mènent une retraite bien méritée.